Se faire la malle

Le mot malle est issu, au début du 12e siècle, du francique malha, reconstitué d’après l’ancien haut allemand mal(a)ha « besace, sacoche » et le moyen néerlandais male « sac de voyage, coffre ».

Le mot désigne un coffre résistant et lourd, généralement rectangulaire, plus long que haut dans lequel on enferme les effets et les vêtements qu’on emporte en voyage : malle de bois, malle de cuir, malle d’osier, malle cerclée, malle à couvercle bombé.

Au 16e siècle, il revêt la valeur spéciale de « valise de courrier ». Il entre alors dans les syntagmes de sens spécialisé : malle-poste « voiture de poste pouvant accueillir quelques voyageurs », malle des Indes « service par chemins de fer et bateaux assurant le courrier de Londres aux Indes. »

Il inspire quelques locutions familières : faire ses malles ou se faire la malle « se disposer à partir »; faire sa malle « ranger dans sa malle ce qu’on veut emporter en voyage », « s’en aller sans prévenir », « mourir »; faire la malle à quelqu’un « l’abandonner, le quitter. » Une malle à quatre nœuds est un grand mouchoir noué aux quatre coins servant de baluchon. Au Canada français, le mot désigne familièrement un bureau de poste : mettre une lettre à la malle, boîte à malle « boîte aux lettres »; toutefois, ces valeurs ont vieilli.

Le dérivé malletier ou malletière décrit la personne qui fabrique des malles ou des articles de voyage ainsi que le commerçant qui vend ces produits. Mallette évoque une petite valise rigide qui contient souvent un nécessaire de voyage ou de travail. En Belgique le mot désigne un cartable d’écolier. Au Canada français, le verbe maller signifie « mettre à la poste. »

 

Devoir 

Quelle est l’expression juste : courriel ou email?

Réponse

Les deux mots s’emploient pour désigner un message transmis par courrier électronique. Courriel est une création québécoise. Email ou mail vient de l’anglais mais, au 16e siècle, cette langue l’a elle-même calqué sur le mot français malle, adoptant son sens de « valise de courrier ».